CAMOS, peintre provençal, honoré à Draguignan

11 Avr 2016 | Culture

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La ville de Draguignan vient de bénéficier d’une donation exceptionnelle : 52 huiles, aquarelles et dessins d’Honoré CAMOS. Cette collection représente une vie entière d’économies d’un modeste employé de mairie aujourd’hui à la retraite : Claude ROUVIER. Soucieux de préserver l’oeuvre de son vieil ami, il a confié à Richard Strambio, Maire et ami des arts, cette collection visible au Musée municipal de Draguignan dans deux immenses pièces restaurées pour l’occasion. L’ouverture de cette exposition s’est déroulée le samedi 9 avril. Claude ROUVIER nous a confié son admiration pour le Maître Camos.

Honoré CAMOS . Notice du Musée de Bargemon consacré à l’artiste.

Un peintre sans prétention, qui fréquenta Picasso (ce qui explique une partie de sa “gloire”) particulièrement à Vallauris, sa ville natale, où il avait ouvert avant-guerre un atelier de céramique. Autodidacte, doté d’un sens aigu de l’observation et d’un don certain pour la couleur, il consacra sa vie à peindre sur le motif des scènes simples et souvent champêtres.

Il aimait chanter, raconter, esquissa même une carrière de comique troupier, et il est de bon ton de trouver dans son œuvre peint une élégante propension à la “galéjade”. Des peintures somme tout assez poétiques, lumineuses et joyeuses. Je laisse la parole au peintre pour vous parler mieux que moi de sa conception de l’art :

Du haut de la terrasse, je regarde les arbres avec leurs couleurs flamboyantes que Dieu a créées pour que les humains puissent reposer leur regard et adoucir les peines de la vie journalière. Mais hélas, combien peuvent admirer la beauté de tous les jours, avec le soleil qui montre ses rayons de feu derrière ces feuillages jaunes et pourpres ?

Le matin, le chant des coqs ici, et les oiseaux qui viennent sur la terrasse, cela vaut bien toutes les premières de Paris et des villes modernes.

Je regardais le coucher du soleil. Quel est l’abruti qui peut essayer de peindre cette chose-là ? Ah, voilà de belles choses qui font vibrer les sens. Pas un bruit de (travers), que la source qui déverse ses gouttes d’eau au loin là-bas, au fond de la vallée. Vive la nature

Ce manifeste, écrit à Bargemon par le peintre le 16 novembre 1976, il a 70 ans, dit bien son amour de la nature, du soleil et du vent, des couleurs qui chatoient et des saisons qui dorent la colline.”On le voit, dès que pointe le jour, son chevalet plus grand que lui, son menton en galoche comme un défi aux inquisiteurs, ses yeux fouineurs avides de lumière, s’en aller d’un pas nonchalant à la découverte de nouvelles beautés. Il chante en route, il siffle, il parle aux bêtes et aux gens, rêve qu’il sera célèbre et que les méchants seront chassés en enfer” (Francis Huger). Célèbre, il ne l’est guère, sympathique, il le reste et il nous parle encore à travers ses petites toiles sensibles et enjouées qui nous racontent une beauté simple, à la portée de qui sait regarder.

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