Le Camp militaire de Canjuers à ses débuts, il y a 40 ans !

25 Juil 2014 | Défense

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Le Camp de Canjuers, le plus grand champ de tir d’Europe a été installé dans les années 70. Comment cet immense polygone de tir s’est -il imposé dans le paysage alors qu’à cette époque le camp du Larzac mobilisait les foudres et la contestation de toute une jeunesse éprouvée par la fin des guerres coloniales ? Dans ce reportage tourné en  1976, les élus sont partagés entre l’arrivée d’une ressource humaine et commerciale mais aussi l’abandon d’une terre sauvage chantée par Jean Giono…Comment le village de Brovès a-t-il été stérilisé de toute vie sans que les foules varoises aillent le défendre ? 

Il semble qu’un consensus patriotique existât entre Edouard Soldani Sénateur Maire de Draguignan et président d’un Conseil Général socialiste (le Var comptait 80 communes socialistes à l’époque) et le ministre des Armées, Michel Debré, gaulliste historique et fondateur de la constitution de la 5ème république. C’est ainsi que s’installa sans problèmes le camp de Canjuers alors qu’au Larzac il fallut attendre 1981 et l’élection de François Mitterrand pour calmer les contestataires en abandonnant partiellement le projet de camp, infiniment plus petit pourtant que son homologue varois.

Ce reportage de 13 minutes vous permettra de reconnaître Félix Levavasseur, Maire de La Roque Esclapon, André Gaymard, Maire de Comps sur Artuby, Le Colonel Sirvent, ancien de la bataille d’Alger, Pierre Trabaud, président des commerçants de Draguignan et Edouard Soldani, Sénateur Maire de Draguignan.Vous pourrez reconnaître les armes et matériels de l’époque: AMX 30, missiles SS 11, canon 155 automoteur, camions Simca,les appelés du contingent et les légionnaires bâtisseurs du 61ème BMGL (61 ème Bataillon mixte génie légion). Texte J.C.Honnorat

Officiellement, voici comment est décrit le camp de Canjuers dans Wikipédia :

Appelé « Campus Julii » lors du passage de Jules César pour la conquête de la Gaule, le plan conserve notamment plusieurs bornes milliaires romaines. Le plan est aussi un important lieu de fouilles archéologiques. Il conserve de nombreux fossiles datant du Jurassique et du Crétacé.

Durant le printemps et l’été 1944, le plateau de Canjuers a servi de base au « maquis Vallier »(Lieutenant Gleb Sivirine, alias Vallier), le maquis Armée secrète du Var. Un maquis FTP, le « Camp Robert » était basé à Aups, tout près de là.Le rallye des Milles Pistes s’y déroulait.Ce plateau abrite depuis 1974 le camp de Canjuers géré par l’Armée de Terre. C’est le plus grand camp d’Europe continentale (dimensions : 35 km sur 10 km). Il dispose de plusieurs champs de tir (Champ de tir de Lagne pour les tirs mobiles, champ de tir des Amandiers pour les tirs fixes), de réceptacles pour les tirs d’artillerie et permet l’organisation de manœuvres interarmes. Il dispose, en outre, de la rare possibilité d’autoriser des tirs d’exercice de lance-roquettes multiples (LRM).

Ce lieu tant aimé de Jean Giono est alors devenu interdit au public.Au départ, dans de camp, il y avait trois régiments, le CPCIT(Centre de Perfectionnement de la Cavalerie et d’ Instruction au Tir) et le 44e RC (Régiment de Camp) ainsi qu’un détachement de la Légion étrangère chargé de la lutte contre l’incendie. Le village de Brovès a notamment été évacué et laissé à l’abandon. Les habitants ont alors été relogés dans un hameau appelé Brovès-en-Seillans, plus en vallée, non loin de Seillans.On note la présence d’une meute de loups dans le camp militaire depuis peu de temps. Le camp reste un site important de pâtures pour les mouton, de chasse et d’exploitation forestière.Aujourd’hui le 1er Régiment de Chasseurs d’Afrique (1er RCA), le 3e régiment d’artillerie de marine (3e RAMa), l’antenne du GSBDD de Draguignan, ainsi que divers autres détachements occupent le site. La gestion du camp a été confiée au 1er RCA suite à la dissolution du groupement de camp en 2010.De nombreux régiments de France et d’Europe viennent en manoeuvre sur le camp logeant notamment sur des aires de bivouacDepuis les années 70, des villas ont été construites appelées “mas de mathurines” afin de loger des familles de militaires. Celles-ci sont gérées par une société privée et dépendent de la commune de MONTFERRAT (83131). Le site est d’ailleurs agrandi depuis 2010.L’Office National des Forêts entretient le camp de Canjuers. La société de chasse de Canjuers organise des battues selon un calendrier stricte, principalement contre la présence massive des sangliers. Afin d’éviter la propagation des feux de forêt et les accidents, de nombreux pare-feux ont été créés.Le Camp Bati de Canjuers emploie aujourd’hui de nombreuses sociétés privées permettant l’entretien des locaux.

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