Ce 9 novembre 1961, dans la Préfecture du Var, il faisait froid et humide. Le Général De Gaulle avait dormi à l’hôtel Bertin. Un menuisier avait même dû rallonger son lit. Géant de l’histoire et imposant par sa taille, l’homme du 18 juin avait passé une rude année. Le 18 mars les accords d’Evian avaient mis une fin officielle à la guerre d’Algérie, mais devant les massacres de l’été, les “européens de souche” comme il les appelle ici dans son discours n’avaient pas le goût d’ adhérer au projet utopique d’une Algérie nouvelle mêlant les deux communautés. L’exode des pieds noirs avait été massif et continuait en cet automne maudit…
Fin août, le Général avait échappé par miracle à un attentat de l’OAS. Au mois d’octobre de cette même année la crise des missiles russes de Cuba avait failli envoyer la planète dans une troisième guerre mondiale et nucléaire…Dure période pour celui qui, revenu au pouvoir en 1958 avait fondé la 5ème République et instauré l’élection du Président au suffrage universel. Ce jour-là, à Draguignan il semblait apprécier l’accueil de cette France dont depuis la Libération il persuadait les citoyens qu’ils avaient résisté à l’occupation. L’homme qui l’accueille ici est un adversaire politique. Mais ancien résistant, le Sénateur-Maire de Draguignan Edouard Soldani, socialiste communie avec l’homme de Londres au nom des combats passés.
Pour cette visite historique, toutes les écoles et les administrations ont mis leurs personnels en congé. La ville grouille de policiers en civil. La RTF suit le voyage avec des personnels sûrs. Anciens résistants, membres du SAC, la police secrète gaulliste.
De Gaulle est venu à Draguignan ! Les dracénois n’en reviennent pas. Et aujourd’hui, on en parle encore…La preuve..
JC Honnorat (âgé de 14 ans à l’époque et présent dans la foule avec sa classe du lycée Ferrié)
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