8 mai 2015 : Cérémonies à Draguignan

9 Mai 2015 | Histoire

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Le 8 Mai 1945 marque la fin du plus meurtrier des conflits de l’Histoire de l’humanité: la Seconde Guerre mondiale. Nous la fêtons ce jour, la reddition s’est faite pourtant en plusieurs temps. Une première capitulation a eu lieu le 7 mai mais la Russie fête la victoire le 9 mai. En cause: deux redditions allemandes distinctes et des fuseaux horaires différents.

● La première a eu lieu à Reims le 7 mai à 2h45 du matin. Dans un collège pour garçons de la capitale de Champagne réhabilité en QG par Eisenhower, le général allemand Alfred Jodl signe la reddition «de toutes les forces terrestres, navales et aériennes qui sont à cette date sous contrôle allemand». Dans le camp des alliés sont présents Walter Bedell Smith, le chef d’état-major d’Eisenhower, le commandant général d’artillerie Ivan Sousloparov, le général français François Sevez (signataire en tant que témoin) et l’amiral Harold Burrough, commandant des forces navales alliées.

Aussitôt, la nouvelle se répand dans les journaux occidentaux. Mais Staline est furieux, il refuse cette première reddition et en exige une seconde. Il veut que l’Allemagne capitule dans sa capitale. Berlin est en cendres, Hitler est déjà mort (il s’est tiré une balle dans la tête dans son bunker le 30 avril) mais qu’importe, l’endroit doit, pour lui et pour son peuple, être symbolique. Les troupes de l’homme de fer règnent en maîtres dans la ville et le drapeau soviétique flotte sur le Reichtag, où furent tués les derniers fidèles du führer.

● La deuxième reddition a donc lieu dans une villa du quartier berlinois Karlshorst dans la nuit du 8 au 9 mai. L’Union Soviétique est représentée par le maréchal Joukov, les Britanniques par le commandant en chef de Royal Air Force Arthur Tedder, les États-unis par la général Spaatz. La France a, elle, dépéché le général de Lattre de Tassigny. Lorsque le maréchal allemand Wilhelm Keitel, désigné par Karl Doenitz, entre dans la salle, il clame son étonnement: «Quoi? Les Français aussi!». Effectivement, la présence de la France à cette capitulation est une victoire diplomatique du général De Gaulle. Joukov avait tenté jusqu’au bout de se passer d’un représentant français En vain. Lorsque le général De Lattre découvre la salle de cette rencontre au sommet, il déplore l’absence d’un pavillon tricolore. Un drapeau aux couleurs de la France sera fabriqué à la hâte. Keitel finit de signer les neuf exemplaires du document sans condition peu avant minuit. Soit le 9 mai, à l’heure de Moscou.

La Capitulation vue de Paris

Les Français n’ayant eu aucune part à la capitulation militaire de l’Allemagne, à Reims, le 7 mai 1945, ils ont choisi par la suite de commémorer exclusivement la fin des combats, le 8 mai 1945.

En 1975, le président Giscard d’Estaing a souhaité mettre un terme à cette commémoration dans le désir de se réconcilier avec les Allemands… mais au grand scandale des associations d’anciens combattants.

En 1981, le président Mitterrand a voulu prendre le contrepied de son prédécesseur. Il ne s’est pas contenté de refaire du 8 mai un jour férié. Il en a aussi fait un jour chômé… sans rencontrer d’objections chez les citoyens (faut-il s’en étonner ? un jour de congé supplémentaire, ça ne se refuse pas). Cela fait, avec le 11 novembre, deux jours chômés pour autant de victoires sur nos « amis allemands » ! L’attention portée à cette célébration paraît d’autant plus incongrue que le 8 mai 1945 est aussi marqué par la répression sanglante de Sétif.

À noter que ni les Anglais, ni les Américains ne chôment le 8 mai bien qu’ils aient les meilleures raisons du monde de commémorer cet anniversaire. Quant aux Russes, rappelons-le, c’est le 9 mai qu’ils célèbrent la capitulation de l’Allemagne, la cessation des combats ayant été enregistrée ce jour-là à Moscou en raison du décalage horaire.

Notons enfin que cette date du 8 mai 1945 marque avant tout une victoire militaire. Le nazisme proprement dit est mort avec son fondateur dans le bunker de Berlin, le 25 avril précédent.

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