Ce film a été tourné par Alain Vacher.
Ce jour de 2013 les responsables de l’Association Sportive de Valence rendaient visite à leur sponsor au siège de l’entreprise, à Draguignan. L’occasion de retrouver la personnalité bienveillante de Francis Pizzorno, Self-made- man, Entrepreneur à succès côté en Bourse, ayant créé 8000 emplois à travers plusieurs continents. Ancien nageur de combat aux 620 sauts en parachute, il avait choisi comme logo de sa société 3 dauphins…En souvenir de ceux qui l’accompagnaient lors de ses entraînements commando. Ceux qu’il vient de rejoindre dans le grand bleu de l’éternité ce 4 mai 2018.
J C Honnorat
Article Var Matin du 16 novembre 2011
Il est né à Draguignan… C’est sans doute ce qui explique son attachement viscéral à sa ville dans laquelle il a fondé en 1976 une entreprise aux dimensions internationales. À l’heure où les grands patrons délocalisent leur siège et s’implantent dans des mégalopoles, Francis Pizzorno est resté chez lui. À Draguignan. Son groupe Pizzorno environnement, spécialisé dans la collecte, le tri, le traitement et la valorisation des déchets, a reçu hier la Marianne d’Or du développement durable.
Une distinction attribuée pour la création de son école dédiée aux métiers de l’environnement, l’Epame, et en 2011, de sa Fondation, destinée à encourager les initiatives « permettant à chacun de devenir responsable du monde qui l’entoure. » La cérémonie s’est tenue au château La font du Broc aux Arcs-sur-Argens où le Dracénois a pris le temps de nous parler un peu de lui. Fort d’une personnalité attachante et déterminée, Francis Pizzorno se qualifie volontiers de « Provençal qui aime se lancer des défis ». Même dans le sport, ce fana de vélo adore franchir les cols… Aller toujours plus haut et être libre.
Pourquoi cet attachement particulier à Draguignan ?
Je suis né dans la rue de Trans.
J’ai commencé par être distributeur et dépositaire de farine. Certains chefs d’entreprise s’installent dans de grandes villes. Moi, je suis resté ici. Ce n’est pas plus bête que de faire la même chose ailleurs.
Comment vous est venue cette passion pour la valorisation des déchets et l’environnement ?
Je vais vous compter une anecdote. Je connaissais très bien Edouard Soldani, alors maire de Draguignan, sénateur et président du conseil général du Var. Un jour je lui ai dit : Edouard, ces déchets entassés près de la rivière, c’est abominable. S’il y a une crue, tout va être emporté. Il m’a répondu : ce sera emporté chez le voisin du dessous que je n’aime pas trop. J’ai alors commencé à réfléchir pour que nos déchets n’aillent plus chez nos voisins.
Vous avez acquis l’ancienne école normale sur le boulevard Carnot. Que vont devenir ces bâtiments ?
Nous avons des immeubles à Paris, dans des grandes villes, à l’international. J’ai saisi aussi l’opportunité d’acheter l’école normale. Mon pauvre père y passait devant lorsqu’il allait acheter du grain chez M. Martin. Dans les mois à venir, vraisemblablement fin 2012, début 2013, les bâtiments vont devenir le siège de la direction générale internationale du groupe.
Après les inondations, la Nartuby est-elle devenue une rivière propre ?
Cette question me gène. Ce n’est pas à moi à y répondre car je ne veux pas me mêler des affaires des autres. Mais si on nous en fait la demande, nous avons des solutions pour éviter qu’une telle catastrophe ne se reproduise plus avec notamment la création de bassins de rétention et un entretien régulier de la rivière. Une équipe doit prendre en main la Nartuby et redorer son blason.
La politique ne vous a jamais tenté ?
Franchement, si j’avais choisi cette voie je n’aurais plus aucun ami. Ils m’auraient tous abandonné. J’ai préféré créer de l’emploi. Je suis fier des salaires que je verse à mes collaborateurs.
Quelles sont vos passions ?
Je prends le jet une fois par semaine, où je passe mon temps dans des avions de ligne à trouver de nouveaux marchés. Notamment en Pologne ou au Canada. Je fais du vélo et je pratique un peu la chasse.
À propos du vélo, je participe toujours à un grand rassemblement qui a lieu le 14 juillet au Mont Ventoux. Mais ma vie, c’est l’entreprise.
Que peut-on souhaiter à quelqu’un comme vous qui a tout ?
J’ai fait ce parcours pour ceux qui m’accompagne dans la vie. J’ai trois petits enfants et j’espère qu’ils feront encore croître le groupe. Notre entreprise n’est pas une multinationale. C’est une entreprise familiale. Nous ne sommes pas de ceux qui veulent tout prendre. Les marchés, je les invente, je les crée. Je ne suis pas un prédateur.