Commémorer la libération des camps de la mort n’était pas une cérémonie de routine cette année 2017. Maintenant que les témoins directs se font rares, ce sont les enfants et petit-enfants des victimes du nazisme allemand qui portent témoignage. Olivier et Matias Bonnot, fils et petit fils de déporté-résistant sont venus égrener la liste des camps et leur sinistre cortège de morts, gazés, fusillés, pendus ou disparus de misère physiologique.
« Pourquoi et comment cela s’est-il produit ? » a questionné d’une voix puissante le maire de Draguignan, Richard Strambio, citant Primo Lèvi, ingénieur chimiste italien rescapé des camps. « Si c’est un homme » son livre clé, ne l’avait pourtant pas libéré de ses visions d’enfer dantesque. Il refusa de continuer à vivre.
Richard Strambio démontait le processus philosophique pervers qui conduisit le Docteur Joseph Goebbels, théoricien du nazisme allemand, à puiser dans les théories de certains philosophes grecs pour élaborer le mythe sophiste de la race supérieure…
Autant de mots, d’évocations d’apocalypse faisant penser à chacun des participants réunis sur la place de la paix, aux enjeux de dimanche prochain : Depuis 72 ans, depuis la Libération, c’est donc la deuxième fois que la République voit concourir dans ses urnes des idéologies et des pratiques mordant la ligne sacrée des principes fondateurs de Liberté, Egalité, et Fraternité.
« Vive les Lumières, Vive l’Europe de la Fraternité et de la Paix, Vive la France » concluait Richard Strambio avant le traditionnel dépôt de gerbes.
J.C Honnorat