Joe Cichinelli, parachutiste américain du 551 st PIB lors de son dernier passage à Draguignan : Sur le parking du cimetière US Rhône, il fait manoeuvrer non sans humour une section de jeunes français d’une association de reconstitution historique. Octobre 2014 : Joe vient de nous quitter à l’âge de 91 ans. Les dracénois ne l’oublieront jamais . Merci Joe !
Var-Matin :
L’Américain Joe Cicchinelli, l’un des libérateurs de Draguignan, s’en est allé
Lors de la réception organisée vendredi soir, salle des Cordeliers, en l’honneur des participants au congrès annuel de la Fédération historique de Provence, le maire Richard Strambio a appris une bien triste nouvelle à l’assistance : le décès, à l’âge de 91 ans, de Joe Cicchinelli.
Ce natif de Pennsylvanie à la forte personnalité fut l’un des tous premiers paras du « 551st PIB » à entrer dans Draguignan, le 16 août 1944. Voilà d’ailleurs comme il racontait cet épisode dans un texte manuscrit dicté par lui : « Nous avons rencontré un Maquisard français et je lui ai posé des questions sur les Allemands et leurs positions. Il m’a parlé d’une grande maison, la villa Gladys, qui leur servait de quartier général. J’ai fait mon rapport au sergent Don Thomson et celui s’est écrié, « allons prendre ces bâtards (sic) » ! ».
L’assaut est lancé et les paras pénètrent dans la villa. « Nous avons entendu des voix venant d’une pièce d’à côté. Nous avons enfoncé la porte et surpris un groupe d’officiers allemands. Ils étaient tellement stupéfaits de nous voir que les yeux leur sortaient de la tête. J’ai dit aux autres que celui qui était assis derrière son bureau, portant décoration et monocle, devait être au moins un général ».
Joe Cicchinelli ne croyait pas si bien dire. Avec ses camarades, il venait de capturer le premier général allemand de tout le front ouest, répondant au nom de Ludwig Bieringer. Bien des années après, l’italo-américain reviendra souvent sur les terres de ce haut fait d’armes, invité notamment à participer à des cérémonies au cimetière américain de la ville où sa personnalité débonnaire le faisait apprécier de tous. Il était aussi généreux. Pour le 40e anniversaire de la Libération, il ne viendra pas les mains vides en offrant au musée municipal de Draguignan, le drapeau à croix gammée qu’il avait pris à la Kommandantur et ramené chez lui.
Avec sa disparition, la ville perd un acteur et témoin majeur de sa libération. Raison pour laquelle le maire Richard Strambio a demandé l’autre soir, en son honneur, une minute de silence.