Les Artilleurs de Draguignan et leurs nombreux amis ont célébré la victoire de Wagram. Ce reportage résume le spectacle nocturne du 3 juillet 2014 sur le stade du quartier Bonaparte, siège des écoles de l’ Artillerie et de l’Infanterie de Draguignan.
Succès tactique, stratégique et politique, Wagram est une victoire interarmes au cours de laquelle la décision a été emportée grâce à l’emploi massif de l’artillerie, réunie dans une grande batterie de 102 canons. Parce qu’elle illustre à merveille l’âme de l’artillerie, faite d’imagination canalisée, de puissance de la volonté affirmée et d’efficacité de la compétence partagée, la bataille de Wagram est devenue le combat de référence de l’Artillerie. Son anniversaire est donc naturellement l’occasion de la fête de tradition de l’Artillerie.
Résumé de la bataille :
Au printemps de 1809, Napoléon poursuit les armées autrichiennes le long du Danube. Il masse ses troupes à l’est de la Vienne sur l’ile de Lobau qu’il fortifie pour être en sûreté. Le 5 juillet, il fait face aux troupes adverses placées en arc de cercle de l’autre côté du fleuve, tout près d’un petit village appelé Wagram. Cette bataille est incertaine et l’Empereur préfère rompre ces combats préliminaires, en fin d’après-midi, afin de préserver sa liberté d’action.
Le 6 juillet, Napoléon veut une bataille décisive. Il engage une partie de ses divisions sur les ailes afin d’obliger les Autrichiens à dégarnir leur centre. Il choisit ensuite de dénouer l’action par la mise en œuvre, sur ce centre, d’une formidable masse d’artillerie commandée par le général Lauriston.
Les deux régiments d’artillerie de la Garde, aux ordres des colonels Drouot et d’Aboville, sont d’abord engagés. L’arrivée des vingt-quatre pièces du 7ème Corps et de seize pièces de l’armée d’Italie complète le dispositif qui est réaligné par Drouot. Il y a alors 100 pièces d’artillerie sur un front de 1400 mètres. Très vite la supériorité des canons Gribeauval, la précision des tirs et la concentration des forces affaiblissent considérablement les troupes autrichiennes et autorisent la contre offensive projetée par Napoléon.
Avec l’appui de cette « Grande batterie » et la concentration des feux, les divisions d’infanterie commandées, par Mac Donald, enfoncent les lignes autrichiennes. Sous la menace de se voir coupée en deux et débordée sur ses ailes, l’armée autrichienne recule. L’artillerie manœuvre encore et participe à la poursuite.
Au soir du 6 juillet, les armées autrichiennes sont en pleine retraite ; elles ont perdu 22000 hommes et autant de prisonniers.L’Autriche est contrainte à demander la paix.
A Wagram, l’artillerie française a tiré près de 100000 boulets et environ 12 tonnes de poudre. Sans artillerie pas de victoire de Wagram. Les artilleurs, par leur savoir-faire et leur fougue, ont décidé du sort de la bataille et de l’issue de la campagne.
Wagram, pour les artilleurs, c’est la force de l’imagination canalisée, c’est la puissance de la volonté affirmée, c’est l’efficacité de la compétence partagée.
Narration de la bataille :
La bataille de Wagram, se déroula autour de l’île de Lobau sur le Danube les 5 et 6 juillet 1809 et eut pour résultat la victoire de la Grande armée française, sous le commandement de Napoléon Ier, sur l’armée autrichienne dirigée par l’Archiduc Charles.
Napoléon a fait préparer son attaque, notamment les ponts et les positions d’artillerie, car il veut cette bataille avant l’arrivée des troupes de l’Archiduc Jean qui revient à marche forcée depuis l’Italie.
A l’aube du 5 juillet, Napoléon ordonne de commencer le passage des troupes de l’île Lobau à la rive gauche. Alors que les Autrichiens attendaient les Français sur une ligne de fortifications entre Aspern et Essling (comme à la Bataille d’Essling deux mois plus tôt), ceux-ci franchissent le Danube non depuis l’ouest de l’île, mais depuis l’est. Le général Conroux emmène ses grenadiers à l’assaut, utilisant des barques, et sécurise la future tête de pont. Immédiatement après, les ponts préparés sont installés, et l’armée traverse, le IVème Corps de Masséna en tête. Tournées, les fortifications autrichiennes deviennent inutiles, et les défenseurs se replient sur le plateau de Wagram, qui forme un large arc de cercle depuis le Danube jusqu’à Neusiedel.
Les français viennent alors placer leurs troupes sur un arc de cercle concentrique, et, alors que le soleil sèche la pluie de la veille, Napoléon ordonne une attaque générale en balayage sur le plateau. Bernadotte fait avancer les Saxons sur le plateau de Wagram haut de quelques mètres, traversant le ruisseau du Goldbach, qui coule à son pied. Le général Dupas mène sa division mixte de soldats saxons et français au combat. Il percute et enfonce les lignes autrichiennes, avant d’être stoppé devant Wagram par une contre-attaque. Lorsqu’ils parviennent à la crête, la deuxième vague, constituée par les Italiens de Macdonald, prend les uniformes blancs saxons pour ceux des Autrichiens, et tirent sur eux.
Les Saxons, pris entre deux feux, reculent vers les forces de Macdonald qui croient à une charge et le désordre s’installe. Oudinot et son IIe Corps, qui devait soutenir l’attaque, doit reculer pour s’aligner sur la nouvelle ligne. Les positions se stabilisent pour la nuit.
Au petit matin du 6 juillet, l’archiduc Charles prend l’initiative de l’attaque. Cependant, par jeux des aides de camp et retard des ordres, l’offensive principale est déclenchée à gauche avant ce qui devait être la diversion, à droite, qui part donc en retard sur l’horaire. Davout, attaqué sur la droite française, prend l’offensive et repousse le 2ème Corps de Rosenberg avec son 3ème corps, qui compte parmi les meilleures troupes de la Grande Armée. Au centre, Masséna doit lutter pour reprendre le contrôle d’Aderklaa, ne laissant que la division Boudet pour défendre la gauche française, où une grosse force autrichienne, sous Klenau, attaque.
Pour sauver son centre, Napoléon réunit 60 pièces de tous calibres de la Garde Impériale, auxquelles s’ajoutent 40 pièces de l’armée d’Italie. Ainsi couvert face au Nord-Ouest, Masséna marche plein Sud pour aider Boudet, alors que la grande batterie se déchaine sur les rangs autrichiens qui, impuissants, lui font face. Derrière ce feu d’enfer, l’armée d’Italie de Macdonald se rassemble et, suivie par les bavarois de De Wrède et les soldats de la Jeune Garde, sous Reille, couverte par la cavalerie lourde de Bessières, lance l’attaque qui brise le centre autrichien. À 18 heures l’archiduc Charles est obligé d’ordonner la retraite. La cavalerie française, épuisée et dispersée, ne peut pas poursuivre. Napoléon finira l’ennemi à la Bataille de Znaïm.